NIPSEY HUSSLE, UNE MUSIQUE IMMORTELLE
Nipsey Hussle, pour des auditeurs ne s’étant peu intéressé à lui, est parfois résumé à son seul véritable album, Victory Lap, et ce malgré la vague de buzz qu’a généré sa mort tragique. Mais Nipsey, ce n’est pas seulement cet album, pas seulement son hit « Last time that i checked » en featuring avec YG, c’est aussi des foules de mixtapes, et un homme engagé dans des valeurs qu’il portait haut et fort.
Nipsey Hussle s’est avant tout fait connaître dans sa ville, Los Angeles, à travers des mixtapes, comme Bullet Ain’t Got No Names, décliné en 3 volumes. Ces mixtapes sont étonnantes de qualité, déjà par la qualité de rappeur de Nipsey, mais également par une impression d’un produit extrêmement propre et fini. Ce sentiment est renforcé par le fait que ces mixtapes sont immédiatement proposées en téléchargement gratuit (on est en effet en pleine ère de la mixtape et de son téléchargeement via des sites comme Datpiff). Une telle qualité, pour un produit gratuit, est déjà très remarquable et appréciable pour nous auditeurs. Il cherche à montrer une certaine authenticité autour de sa musique, en décrivant notamment ce qu’il vit en faisant parti d’un gang affilié aux Crips. Une vie difficile donc, mais Nipsey ne se laisse pas abattre.
Ses débuts dans la musique vont malheureusement être assez compliqués, puisque trouver un label va relever d’une certaine difficulté pour le rappeur. En effet, Nipsey souhaitait posséder l’intégralité de ses masters (des droits sur sa musique pour résumer), chose assez rare dans l’industrie de la musique sans être un artiste indépendant, et surtout sans être un artiste confirmé.
Nipsey va poursuivre ses mixtapes jusqu’à trouver un label qui correspond réellement à ce qu’il attend de l’industrie musicale et il finira par signer chez Epic Records, qu’il quittera rapidement pour fonder son propre label, All Money In.
Nipsey Hussle va essayer de créer, pour augmenter sa popularité, un espèce de sentiment d’exclusivité. Il va alors sortir en 2013 une mixtape nommée Crenshaw, du nom de son quartier à Los Angeles. Cette mixtape sortira d’abord gratuitement sur internet, comme les autres mixtapes du rappeur, puis il sortira une version physique en tirage extrêmement limité, et à un prix très cher pour un CD, 100$. Cette façon de faire permet à tout le monde de pouvoir écouter sa musique, mais également à ses véritables fans de pouvoir participer à son projet, et de pouvoir leur remettre une sorte d’objet de collection. Fun fact : Jay-Z a acheté 100 copies de ce projet à 100$, pour soutenir l’artiste, et, connaissant Jay-Z, peut-être pour attirer ses faveurs en vue d’une signature.
Avec le succès qui monte autour de Nipsey Hussle au fur et à mesure de sa carrière, il va tout de même continuer à aider son quartier, sa communauté. Il est décrit quasi-unanimement par les gens de Crenshaw comme une source d’inspiration, une source de motivation pour réussir. Il va investir lui même pour son quartier, et aider son entourage.
Son premier album sortira en 2018. Nommé Victory Lap, et avec des featuring comme YG ou Kendrick Lamar, c’est le passage au cap supérieur tant attendu par les fans de l’artiste. Cette album sera un succès aussi bien commercial que critique, et sera nominé aux Grammys Awards. Il n’aura malheureusement pas le temps de profiter réellement de ce succès puisqu’il se fera tirer dessus moins d’un an plus tard, en 2019.
Nipsey, c’est avant tout une source d’inspiration pour beaucoup de jeunes, beaucoup de rappeurs. Il militait pour l’unification des gangs autour d’une cause : se sortir de la pauvreté ensemble. Il réunissait ses idées sous une maxime, The Marathon, pour désigner la poursuite du succès, de ses rêves. Une idéologie qui ne l’a jamais lâché, même devenu entrepreneur, et qui a donné le nom de sa marque de vêtements. Il va également incarner le renouveau du rap West Coast au début des années 2010 aux côtés de Knedrick Lamar et de YG. Il ne faut pas oublier sa musique, ses idées, ce qui a fait de lui une personne importante au sein de la communauté Hip-Hop. Et comme il l’aurait dit : The Marathon continues.