RESTEZ PRINCE, DANS L’ART ET LA MANIÈRE

RESTEZ PRINCE, DANS L’ART ET LA MANIÈRE

15 avril 2022, la France entière célèbre l’album tant attendu du protégé du 92I, Green Montana, tandis que l’héritier légitime du trône sort l’un des projets les plus marquants de l’année 2022.

Un costume, une cravate, un gâteau, et un large sourire. Voici la recette secrète d’une cover parfaite. On le dit souvent, la cover d’un projet incarne son fer de lance, c’est souvent la première chose qui est dévoilé à l’auditeur et la photographe Léa Simon saura trouver le cliché parfait que l’on connaît tous.

C’est donc via ce shooting, où l’on reconnaît l’artiste, à bras ouvert, nous accueillant à son buffet, que commencera l’épopée royale d’Elio, alias Sean, artiste parisien de 23 ans.

Un 13 titres aux allures lumineuses teintées d’ambitions, mais aussi d’obstacles les uns plus tristes que les autres. Tout commence dans la jeunesse, tout commence avec ce piano et ce violon qui accompagnent Sean dans ses souvenirs d’adolescence. « Les étoiles éclairent pas nos rues, encore moins les points de deal où je trainais plus jeune » voilà les premières mesures de l’album, qui marque un début, le point de départ d’une histoire qu’il nous contera au fil des tracks de l’album.

Le chemin vers la royauté

Cette histoire se déroule tout au long de sa vie. Aux crochets de ces décisions, l’artiste nous plonge dans une certaine noirceur, la noirceur du doute : « A voir le monde j’sais pas où est ma place. Entre eux et moi il y a comme un décalage ».

Photo de Lise Lacombe (Mosaïque Mag)

Les punchlines traitants du mal être de l’artiste sont omniprésentes dans la première partie de l’album. Le choix cornélien faisant partie intégrante de la vie d’un artiste, Sean nous confie ici les dessous de ses décisions aux conséquences parfois inattendues. En effet en quête de célébrité et de richesse, Sean se voit contraint de drastiquement changer de quotidien, chose à laquelle il n’était pas réellement prêt, ce qu’il explique dans « Train de vie » qui suivra l’intro. Entre relations sociales, amoureuses et familiales, Zeudog (aka Sean) mène sa vie comme un capitaine mène son navire sur une mer loin d’être calme. Son septième track intitulé « Mauvais Marins » fera le lien entre le « avant » et « l’après » dans ce long chemin sinueux.

Aux portes du royaume

C’est donc avec ce septième track qu’Elio entamera son sprint final vers le trône. Encore une fois accompagné d’un piano, c’est en plein milieu de l’album qu’il souhaite commencer la rédemption avec son passé sans pour autant oublier d’où il vient. En effet, rapidement l’état d’esprit dans lequel se trouve l’artiste se transforme. Cette fois-ci ce n’est pas dans son passé mais dans son futur que nous emmène Sean. À la manière d’un homme nouveau, il s’adapte à son changement de style de vie.

Nouveaux cousins, nouveaux bijoux, nouvelles voitures, « Diamant » l’un des rares clips que l’artiste nous offre, racontera cette intégration dans depuis sa « Double suite » à l’hôtel Molitor. Nouveautés ou non, Sean reste dans sa ville natale, Paris.

L’artiste n’en a pas fini avec le rap game et compte bien finir le gâteau qu’il a commencé. Déjà mentionné précédemment de manière plutôt brève, les relations sociales quelles qu’elle soit forment l’un des fils rouges qui dirige ce projet. L’Amour et ce qui s’en suit, la haine, le manque, les regrets, voilà trois sentiments qui impacteront l’écriture d’Elio à la conception du projet.

De manière plus positive cette fois-ci, on apprend que sa famille joue un rôle important dans la réussite de notre artiste. Il y a là un parallèle intéressant à observer avec sa musique intrinsèque. Nous mentionnons différents acteurs et sentiments qui œuvrent de manière directe ou non dans la construction de cet album, mais il est intéressant d’écouter la voix de Sean au moment où il parle de ces derniers. Les transitions entre « Mauvais Marins » et « Diamant » par exemple sont pour le moins très inattendues et assez spectaculaires. Il y a ici une transition entre une voix très posé, qui nous parle presque sur une mélodie entraînante et redondante de laquelle on ne se lasse pas, puis, on passe à du rap très sportif avec un refrain egotrip. Le seul conseil que je peux vous donner, c’est d’aller écouter par vous-mêmes ce bijou musical.

« Je suis resté prince dans l’art et la manière », voilà la phrase à retenir de l’outro de cet album sensationnel, qui selon moi, mérite sa place aux côtés des meilleurs albums de 2022. Les sonorités ainsi que les sensations que procurent cet album sont particulièrement marquantes, et c’est ce que l’on demande tous à la musique aujourd’hui, en espérant, Sean, te voir couronner roi un jour.

Article rédigé par Mouad.

scopemag

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