SUR LE SOL, PARLONS DE CE CLASSIQUE DE LOMEPAL
Le 30 juin 2017, Lomepal et son premier album studio “FLIP” avaient tapé fort, là où ça fait plus mal, au niveau cœur.
L’album, très bien reçu par la critique et encore plus par les fans d’Antoine Valentinelli sera certifié disque d’or un peu plus d’un 1 an après, une consécration pour Lomepal avant d’exploser avec “Jeannine”. Ce jour-là, beaucoup des morceaux eurent écho dans le cœur des auditeurs, mais un en particulier sorti du lot pour ses paroles crues et incisives, il s’agit de l’indémodable “Sur le sol”.
Aujourd’hui nous allons voir pourquoi “Sur le sol” est un classique de Lomepal.
La forme
Premièrement, le contenant: le morceau, d’une durée de 4min53 s’aligne dans la ligne directrice de Lomepal de faire des morceaux plus longs pour ce projet (4 minutes 14 en moyenne pour chaque morceau). L’instrumentale est réalisé par Mohave, un proche de Lomepal qui a signé de nombreuses prods pour celui-ci. Celle-ci, dont le charme repose sur sa simplicité, pourrait presque faire pâlir le grand Ennio Morricone.
15 ème morceau de l’album, Lomepal ne déroge pas à la règle de placer le morceau introspectif d’un album en dernière position (si l’on ne compte pas l’édition deluxe), une façon pour l’artiste de faire un compte rendu du chemin parcouru. Et pourtant, nous allons voir que la beauté de ce morceau ne s’arrête pas à sa forme, loin de là.
Vie de famille décousue
Ce morceau est pour Lomepal un journal de bord, un compte rendu de sa carrière grandissante dont l’album FLIP avait sonné l’apogée (avant que Jeannine ne le fasse rentrer dans une autre dimension).
Tout au long du morceau, Lomepal revient sur ses années de galère. C’est dans un cadre de vie bancale, entre une mère alcoolique et un père absent que le jeune Antoine va grandir.
Le morceau débute d’ailleurs par une occurrence à sa mère:
“ T’es tu déjà dit que la mort de ta mère te ferait du bien ? Moi, oui, pourtant qu’est-ce que j’l’aime “
Un rapport ambigu avec sa génitrice aussi exprimé dans le refrain, sa mère ayant eu une période d’alcoolisme:
“ Huit heures du matin, quelques cahiers dans la main, j’enjambe ma mère sur le sol , j’ai même pas l’air embêté, j’encaisse mal la vérité, j’dis des mensonges à l’école “
C’est donc un Lomepal dans le déni que l’on retrouve plus jeune, ne voulant pas accepter sa situation familiale bancale. Cela lui jouera des tours, notamment au niveau scolaire. Durant le troisième couplet, Lomepal évoque sa période scolaire (“Hey, salut, J’suis votre nouveau cauchemar enchanté maîtresse”) qui se soldera par un échec puisqu’il sera renvoyé de son lycée.
La mort, une vieille amie de Lomepal
Le deuxième élément marquant dans ce morceau est la présence de la mort dans plusieurs phases du morceau. D’abord en parlant de sa mère, comme vu précédemment, mais aussi lui, durant ces choix qui relève du suicide (ou bien de l’insconscience):
“ Hé m’man, tu veux un double scoop ? Quand j’prends ma mob alors qu’j’suis pété à la mort, c’est pas d’l’inconscience, non, c’est qu’j’en ai rien à foutre, mourir, j’en ai rien à foutre “
La mort, Lomepal l’a connait comme il le dit dans la phase suivante:
“ J’connais mieux la Faucheuse qu’un infirmier en soins palliatifs “
Plus rien ne l’effraie, ni même le trépas.
Conclusion
Que dire d’autre que Lomepal avait frappé là où il fallait ce jour-là ?
La musique n’est pas basée seulement sur une addition de suites mathématiques. C’est à quelle point elle nous touche qui détermine si oui ou non un morceau est bon. Respectons là, et profitons de cette leçon que Lomepal nous avait infligée ce jour-là.